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Mon premier contact avec Paulhan

Dernière mise à jour : 17 févr. 2023

Je découvris Paulhan par une fin d’après-midi ensoleillée et chaude de septembre 1955. J’avais vingt ans, j’habitais la banlieue de Paris et c’était mon premier voyage dans le sud de la France.

Je travaillais alors dans un centre de tri postal parisien, où une partie du personnel se composait de jeunes gens venant du Midi, qui, comme moi, commençaient leur carrière dans l’administration des PTT.

J’avais dans la brigade où je travaillais, un bon copain nommé Jo Diaz de Paulhan. Dans des circonstances oubliées, il me proposa un jour, de l’accompagner faire les vendanges chez son père, Joseph Diaz, vigneron et jardinier (chez moi on dit maraîcher) route de Campagnan à Paulhan. J’acceptai, curieux d’aller dans une région que je ne connaissais pas.


Un beau matin, nous prîmes le train à Paris gare de Lyon, pour Paulhan. Il partait, si ma mémoire est bonne, à 09h15 pour arriver en gare de Montpellier vers 17h, après un changement de train à Avignon. La correspondance pour Paulhan quittait Montpellier environ une heure plus tard. Il s’agissait d’une micheline qui nous amenait à destination vers 19h.

Dans la micheline, je regardais un paysage nouveau pour moi. Des oliviers, des amandiers des bosquets de grands roseaux verts et, surtout, des vignes à perte de vue. Un océan de vignes. Dans les nombreuses gares du trajet dont Jo connaissait tous les noms, j’entendais parler avec cet accent du midi, que je trouve toujours agréable à entendre. En arrivant dans une gare, Jo me dit : « Nous sommes à Campagnan, la prochaine c’est Paulhan ». Nous traversâmes un cours d’eau sur un pont, l’Hérault me dit-il, et quelques minutes plus tard, la micheline arrivait à Paulhan.


Sur le quai, je suivis Jo qui se dirigeait vers la sortie. Pour cela, il fallait traverser le bâtiment de la gare avant de se retrouver à l’extérieur. Il faisait chaud, le ciel était bleu, cela me changeait du climat parisien ; mais surtout, je fus surpris par le nombre de personnes stationnant dans la salle d’attente. Certes, certaines accueillaient les quelques voyageurs descendus de la micheline, mais beaucoup d’autres, des jeunes garçons et jeunes filles regroupés par affinités, se déplaçaient, parlaient, riaient entre eux, sans aucunement se préoccuper des voyageurs. J’appris plus tard que la gare était depuis des décennies, le lieu de rendez-vous de la jeunesse et que chaque soir, garçons et filles venaient y passer une heure ou deux pour se distraire.


Dehors, l’esplanade de la gare était elle aussi animée, beaucoup de monde à l’extérieur et à l’intérieur du café du commerce (j’appris plus tard qu’il s’agissait du café Descouts), également beaucoup de boulistes jouant un peu plus loin sous les arbres, des promeneurs. Bref, une grande activité dans la gare et aux alentours. J’étais vraiment dépaysé ; le soleil, la chaleur, toute cette animation dans une atmosphère bon enfant, me surprenaient agréablement. J’appris ensuite, que le quartier de la gare étai de loin le plus animé du villag,e et ce, depuis des décennies.


Ce fut ma première impression sur Paulhan, qui reste encore aujourd’hui gravée dans ma mémoire.

Ce voyage bien banal, bouleversa pourtant le cours de mon existence, car je rencontrai à Paulhan la femme de ma vie.


Pierre Simon

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